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DEPUIS 1971

  • Nature & Biodiversité

Projet

Life Vallées ardennaises (2020-2028)

Restauration écologique des rivières et forêts dans les vallées encaissées de l’Ardenne.

LIFE Nature et Biodiversité « Restauration écologique des rivières et forêts dans les vallées encaissées des bassins de l’Ourthe, de l’Amblève, de la Vesdre et de l’Our » (2020-2028) est un projet qui vise à restaurer le lit mineur, le lit majeur et les versants boisés des vallées encaissées ardennaises. Le projet espère ainsi, en travaillant en tête des bassins versants, améliorer la qualité des cours d’eau ardennais et rétablir un continuum écologique en faveur de ces habitats et espèces d’intérêt communautaire. Il s’agit par ailleurs du premier projet LIFE wallon qui aborde la restauration écologique globale des vallées.

Un budget de 8 975 945 € a été dégagé conjointement par la Wallonie (40%) et la Commission européenne (60%) pour mettre en place les actions du projet.

Le projet, en étroite collaboration avec le Service Public de Wallonie – Agriculture, Ressources Naturelles & Environnement (SPW-ARNE) est à l’initiative de l’asbl Domaine de Bérinzenne . Trois parcs naturels : le Parc naturel des deux Ourthes , le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel , le Parc naturel des Sources et deux provinces : la Province de Liège et la Province de Luxembourg s’associent à eux pour mener à bien les objectifs visés. De nombreux acteurs externes sont également impliqués dans le projet LIFE.

Les actions du projet seront réalisées dans un périmètre de travail de 25 966 ha répartis sur 36 sites Natura 2000 .

Le projet présentera également des synergies avec le projet LIFE Nature intégré belge 2015-2023 (BNIP). Il complète également le vaste Méta-projet de restauration des tourbières en Wallonie couvrant les différents hauts plateaux ardennais mené de 2002 à 2020 par le biais de 6 projets LIFE ( Croix-Scaille , Tourbières Hautes Fagnes , Tourbière Lomme , Saint-Hubert , Plateau des Tailles et Ardenne liégeoise ) axés sur la restauration des hauts plateaux marécageux et milieux ouverts des mêmes vallées ardennaises. La particularité du projet LIFE Vallées ardennaises est la restauration écologique en aval de ces bassins fluviaux.

 

OBJECTIFS DE NOTRE PARC NATUREL

Les deux espèces de moules visées par le projet sont la moule perlière (Margaritifera margaritifera et la mulette épaisse (Unio crassus), qui sont actuellement au bord de l’extinction en Wallonie. Des actions de translocation afin de renforcer les populations relictuelles ou de réintroduire l’espèce dans des zones favorables sont donc nécessaires à son maintien à l’échelle de la Région.

Cette action de renforcement/réintroduction des populations de moules d’eau douce se fera par l’élevage suivi de la translocation de jeunes individus dans 2 cours d’eau définis parmi le Frankenbach, le Kolvenderbach, le Treisbach et le Hasselbach. Ces ruisseaux ont fait l’objet de 4 études (biomonitoring, étude de la qualité des espaces interstitiels, étude de la dynamique sédimentaire et planification spatiale des tronçons optimaux pour la réintroduction), dont les résultats seront publiés fin mars 2024. Ceux-ci devront permettre d’identifier les 2 meilleurs ruisseaux et les zones optimales pour relâcher les jeunes moules.

Au total, 2000 moules perlières âgées de 3 à 5 ans seront lâchées dans deux affluents de l’Our et 4000 mulettes épaisses âgées de 2 ans seront quant à elles lâchées dans 2 sites Natura 2000 de l’Our supérieure et du cours principal du Laval.

METHODOLOGIE

L’élevage de la moule perlière et de la mulette épaisse implique de récolter sur le terrain, à une période propice définie par des contrôles fréquents (dépendant du degré de maturité des œufs des femelles entre les mois d’avril et d’août), des larves glochidies qui sont ensuite transportées dans la station d’élevage pour l’infection des poissons hôtes.

Une fois récoltées, l’espérance de vie des glochidies est très limitée dans le temps (quelques heures), ce qui implique, pour garantir la survie des glochidies, de minimiser la durée des trajets entre le cours d’eau d’origine et la station d’élevage.

La station d’élevage de Kalborn a ainsi produit des jeunes moules perlières âgées 3 à 6 mois mesurant 1 mm. Celles-ci ont été placées dans des boîtes spécifiques (type cage à gravier ou treillis) conçues pour du biomonitoring et fixées sur le fond du cours d’eau ou dans les sédiments du cours d’eau.  Sur chacun des 4 sites, 3 boîtes contenant au total environ 100 jeunes moules ont été installées et nettoyées tous les mois. Les facteurs analysés par ce biomonitoring sont la disponibilité de nourriture et la résistance aux températures élevées. Sur base de la survie et de la croissance des jeunes moules, les meilleurs ruisseaux et les meilleurs sites des ruisseaux seront sélectionnés pour la réintroduction de la moule perlière. Il est prévu d’en relâcher 500 en juillet 2024, ainsi que tous les étés jusqu’en 2027.

En juillet 2023, 1000 mulettes ont été déversées, et il est prévu d’en relâcher 1000 chaque été jusqu’en 2026.

Afin d’assurer un monitoring post-projet des moules déversées, 20% de celles-ci seront marquées individuellement à l’aide d’étiquettes colées sur une des valves.

CYCLE DE VIE DES MOULES

Une des caractéristiques particulières de la moule perlière est la complexité et la durée de son cycle de vie. Il est indispensable de connaitre précisément les différentes étapes de son cycle de reproduction afin de protéger cette espèce efficacement.

Ce cycle comporte 4 stades : le stade larve glochidie, le stade parasitaire sur les branchies d’un poisson hôte, le stade post-parasitaire ou juvénile après le détachement du poisson hôte, et finalement le stade adulte (entre 12 et 20 ans pour la moule perlière !).

Les glochidies de moule perlière ont un potentiel de survie de maximum 3-4 jours dans l’eau libre… délai dans lequel elles doivent obligatoirement parasiter des salmonidés autochtones. Depuis l’extinction du saumon, la truite fario juvénile (Salmo trutta) est le seul hôte possible. Sur l’ensemble des glochidies relâchées on estime à 20 % celles qui se fixent sur des branchies et les parasitent. Après environ 9 mois, elles se détachent du poisson et migrent dans le substrat du cours d’eau, où elles se nourriront grâce à leur pied avec lequel elles captent les micro-organismes.

Les juvéniles peuvent rester enfoncés pendant une durée allant de 4 à 6 ans, et ont une espérance de vie pouvant aller jusqu’à 100 ans !

En regard de la complexité du cycle, le taux de « réussite » du cycle de reproduction est très faible : sur 3 000 000 glochidies relarguées dans l’eau, seules 4000 individus atteignent les branchies de leur poisson hôte. Des 4000 glochidies parasite, 500 atteindront le stade juvénile et 10 atteindront le stade adulte.

Partenaires :

Bénéficiaire coordinateur : Service Publique de Wallonie Agriculture & Ressources Naturelles et Environnement

Wallonie territoire SPW - Logo

Bénéficiaires associés :

Bénéficiaires associés logos

 

Logo Life Vallées Ardennaises

Chargé.e.s de mission

Charlotte Bontinck

charlotte.bontinck@botrange.be – 080/440391

Ce projet a pour mission d’améliorer la qualité des cours d’eau ardennais en travaillant sur les lits majeurs et mineurs ainsi que sur les versants boisés.

Il s’agira notamment de :

  • Lever des obstacles pour permettre la libre circulation de la faune aquatique;
  • Restaurer le tracé de cours d’eau, les annexes hydrauliques et les ripisylves;
  • Restaurer les forêts naturelles sur les versants.

Le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel est principalement en charge de l’action de renforcement des populations relictuelles de moules d’eau douce par réintroduction de jeunes individus.

Plus d’infos sur le projet ici

 

 

Logo Natura 2000  Logo Life

 

Durée : 2020-2028

Où ? Bassin de l’Our, de l’Ourthe, de l’Amblève et de la Vesdre